Pollution à Antananarivo
Vous vous dites sûrement : « tu te répètes pas un peu ? » Alors oui je vous ai déjà parlé de la pollution à Madagascar et plus particulièrement à Antananarivo. Mais en discutant avec des amis, une de leurs phrases m’a particulièrement choqué. Il m’a dit que d’après une étude qu’il avait consultée, respirer 24h l’air d’Antananarivo serait plus dangereux pour nous que de fumer un paquet de cigarettes. Par ailleurs, à Madagascar, 11% des enfants des moins de 5 ans sont victimes d’infections respiratoires aiguës (IRA) comme la pneumonie. Et d’après l’Organisation Mondiale de la Santé, 600 000 d’enfants meurent prématurément chaque année à cause de la pollution atmosphérique. Les personnes âgées sont également concernées avec une nette corrélation des accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension artérielle et la pollution atmosphérique. Mais qu’est-ce que l’OMS à avoir dans tout ça ? Déjà, parce que l’OMS s’intéresse à tout ce qui porte atteinte à la santé… disons « publique ». Et puis parce que cette organisation mondiale a organisé son tout premier sommet mondial sur la pollution de l’air qui s’est tenu les 30 et 31 octobre à Genève. Durant ce premier sommet, l’OMS a fait son rapport sur la ville d’Antananarivo. La pollution de l’air à Antananarivo se chiffre à 60 μg/m3, ou 60 microgrammes par m3. Ce qui fait que le taux de pollution atmosphérique sur Tana est trois fois supérieur au seuil tolérable fixé par l’OMS qui est de 20 μg/m3. Cette pollution qui sévit dans la Ville des mille place la capitale malgache juste derrière mégalopole de Shenzhen en République populaire de Chine, 15e mégalopole (de plus de 14 millions d’habitants) parmi les plus polluées au monde avec 61 microgrammes par m3. Pire encore, à Antananarivo, cette pollution atmosphérique peut atteindre un pic de 360 μg/m3 dans la journée. Un chiffre hallucinant qui devance largement la moyenne annuelle de New Delhi, la ville la plus polluée du monde, avec 229 μg/m3 ! Des chiffres alarmants qui ont conscientisé certains leaders politiques et surtout l’OMS sur l’urgence de trouver des solutions et des mesures à prendre pour lutter contre la pollution atmosphérique, dont les conséquences sont transversales et désastreuses. Vous vous rendez compte ! Durant la journée Madagascar est la ville la plus polluée du monde. Et pourquoi ? Je vais vous montrer. Toujours d’après la même institution :
– le problème récurrent de la recrudescence des feux de brousse qui provoque des émissions
– l’intoxication au carbone, l’intoxication au plomb qui est notamment d’origine industrielle et
– le nombre « astronomique » de voitures constamment embouteillées dans des trafics monstres, avec la pollution directe que provoque leur échappement.
Mais c’est horrible ! Un de mes professeurs fait souvent la blague de dire qu’Antananarivo est devenu non pas la ville des mille places, mais plutôt la ville des mille odeurs !
Finalement, il est question de pollution atmosphérique lorsque l’air de l’environnement intérieur ou extérieur est contaminé par un agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles d l’atmosphère.